04/04/2011

[Expertise] Sensibiliser : premier degré de l’éducation

Qu’il exerce dans une salle de classe, au domicile de ses élèves ou encore dans la rue, l’éducateur, avant de se faire prescripteur, doit savoir susciter l’intérêt de celui qui l‘écoute. On ne peut honnêtement accompagner quelqu’un dans l’approche d’un savoir sans que celui-ci n’y soit sensible. C’est en quelque sorte la base d’une éducation réussie, et plus que cela, la condition même d’une réelle prise d’autonomie de la part de celui qui étudie. En effet, la prise d’initiative par le stagiaire de son projet est, sinon une finalité, une dimension essentielle de la formation d’adulte car une condition de la responsabilité. Dans l’acte éducatif, si sensibiliser est un préalable, c’est déjà transmettre.


Donner le goût pour mieux transmettre un savoir, voilà l’enjeu auquel doit faire face tout éducateur. On apprend jamais mieux que lorsque le sujet nous passionne où tout au mois nous intéresse. Rares sont ceux pour qui la seule soif d’apprendre suffit à les motiver quelque soit le sujet. Pour chacun, il est certains sujets qui plaisent plus que d’autres. Et la motivation personnelle est un levier indispensable pour qui étudie.

« Pour qu’une chose devienne intéressante, il suffit de la regarder longtemps » témoignait Flaubert. Pour autant dans une société où tout va si vite et où, qui plus est, le rythme du temps va de pair avec l’argent, qui est disposé à s’astreindre le temps de la découverte ?

Pour sensibiliser utilement, la première des choses consiste à accepter de prendre le temps. S’arrêter à quelque chose n’est en effet pas rester passif mais au contraire se fixer et se concentrer durablement. La sensibilisation est à ce prix. C’est une étape trop brève pour être suffisante mais juste assez pour se laisser séduire avant d‘aller plus loin.

En fonction du sujet traité, du contexte mais également de la population ciblée, l’acte de sensibiliser se caractérise de deux manières concomitantes.
« Sensibiliser », c’est permettre une prise de conscience. En mettant l’accent sur un sujet plus qu’un autre on sensibilise en privilégiant un domaine. A ce titre sensibiliser c’est porter un message et fixer l’attention de son auditoire sur une cause. Une manière d’orienter le regard aussi.

En embrassant une large palette de sujets on sensibilise en mettant sur un même plan toutes activités. Par conséquent, on laisser l’auditoire maître de s’arrêter sur le sujet qui le touche. C’est souvent cette manière de procéder que l’on utilise pour faire découvrir à un enfant les différents sports ou activités artistiques. A lui ensuite de faire son propre choix en fonction de son goût ou de sa sensibilité.

3 commentaires:

  1. C'est en effet une remarque très pertinente que tu fais là. Les enseignants peuvent y méditer; nous qui paradoxalement prenons rarement le temps d'ECOUTER nos élèves, concentrés que nous sommes sur nos compétences et objectifs à atteindre. Nous manquons souvent d'empathie quand nous faisons "ingurgiter" des savoirs souvent complexes et abstraits à des élèves que la soif d'apprendre n'anime pas toujours. Quoi qu'on en dise, pour ces élèves "l'action" n'est pas toujours "la Solution" pédagogique. A quoi sert-il d'agir si aucun sens n'accompagne le geste? Si elle est source de plaisir en classe, l'action n'aide pas toujours à répondre au "pourquoi". La sensibilisation est peut-être finalement un bon consensus, entre "le tout-transmissif" et le "tout-action'"...
    Bob

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  2. On retient beaucoup mieux, quand il y a un échange entre le "maitre" et les élèves. Les questions naives des élèves ont l'avantage de revoyer le maitre au plus profond de son savoir. Les anecdotes sont d'excellent moyens pour retenir l'attention.
    Mais les matières et les élèves sont tellement différents qu'il y a pas de méthode universelle. C'est au maitre de connaitre ses élèves pour savoir comment faire passer au mieux sont savoir
    Eddy J49

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  3. Merci Eddy pour ce commentaire qu'il faudra creuser tant il est criant de vérité.

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