10/08/2005

Strasbourg, l'européenne




Ville limitrophe avec l'Allemagne, Strasbourg est également une ville symbole de l'Europe car elle abrite la cour européenne des droits de l'homme ainsi que le parlement européen.


A la descente du train, dans la gare strasbourgeoise, je commence par chercher des yeux celui qui sera mon guide tout au long du séjour. Nadir FERRINO m’attend. Nous rejoignons rapidement sa voiture car il m’avoue s’être mal garé.
Arrivés dans l’exigu appartement où je serai logé – il s’agit d’un studio dans une cité universitaire – j’ai à peine le temps de poser mes affaires que la proposition m’est faite de nous rendre en centre ville à vélo. J’y invite en échange, mon guide à partager une « Flamkeusche » avec une pinte de bière. Les autochtones ignorent le quart de litre de bière. En ce qui concerne la spécialité locale, il s’agit d’un tarte flambée avec fromage gratiné.

Afin de nous rendre en ville, mon guide et moi-même, enfourchâmes la même monture afin de glisser sur le bitume. Cette bicyclette constituera mon principal moyen de locomotion durant le séjour.
Au passage, j’intériorise un premier cliché de la cathédrale que je conserve comme un souvenir. Tout au long de mon séjour, je n’eus pas l’idée d’immortaliser le visage nocturne de « Notre Dame » dans mon appareil. Je lui laissai son sourire de pierre. De cette manière, cette grande dame dont le visage est tant convoité par les touristes a pu conserver une part de son mystère.

Pour cette première journée, contraint par le temps nous décidons, avec Nadir, de nous rendre à l’ancien camp de concentration de Struthof. Il s’agit du seul camp français.
A l’entrée, je m’informe de la possibilité de prendre des photos. Cette initiative m’est autorisée.
Dans un premier temps, nous parcourons le camp à travers les chemins conservant une vision extérieure des lieux. Puis nous pénétrons dans les cellules où l’effroi de la possibilité d’actes inhumains entre les hommes nous saisi aussitôt
Dans le camp de concentration et d’extermination de Struthof, la pluie de ce jour rend au lieu sa sombre et funeste émotion. Ici, j’ai vu la mort dans mon plus simple appareil.

De la place Kléber, où je reste quelques instants face à un bâtiment nommé « Maison Rouge », je regarde passer le tramway. Des espagnols s’expriment de manière virulente. L’un deux porte un col protestant. A cet instant, Je les imagine de revenant d’un pèlerinage.
En Alsace, la religion semble très présente. En témoignent, le nombreux lieux de culte. Je me fixe comme objectif de visiter chacun de la ville. On en distingue trois types. Tout d’abord, l’édifice
catholique, culte religieux dont témoigne la Cathédrale « Notre Dame », bien qu’elle fût à une époque, protestante. Cette dernière expression religieuse constitue une part importante de la foi alsacienne. Enfin les Synagogues réservées aux juifs.
Pour les touristes, il s’agit la plupart du temps d’œuvre d’art. Il est vrai que pour certaines villes, un édifice constitue un vrai joyau. Je pense par exemple à Reims et Chartres.

Sur cette place où la vie reste animée à toute heure du jour, j’y suis arrivé par hasard. Cet endroit me plaît. Il me semble qu’on y retrouve l’essence même de Strasbourg : Le patrimoine bâti, des touristes de tous horizons avec toutefois une présence majoritaire d’italien et d’allemands, et la cuisine traditionnelle sous la forme de sandwichs aux saucisses et choux accompagnés de Bretzels. Je résiste difficilement à la sédentarité en ce toutdébut d’après-midi. Seulement là, il me faut bien me mouvoir si je souhaite mettre à profit mon voyage.

Je pris le train à 9h55 en direction de COLMAR après avoir rejoint la gare strasbourgeoise à vélo. De cette ville, étape de ma journée, je pris un autre train afin de rejoindre un terminus nommé Metzeral dont le trajet me fit passer par MUNSTER.

METZERAL, terminus du « TER» alsacien.

De ce terminus, j’envisageai rejoindre la route des Crètes dans le massif des Vosges, afin d’en admirer les célèbres « Ballons ». Ainsi, je me laissais aller à ma première infidélité à ma ville d’accueil depuis mon arrivée.
Au cours du trajet, le paysage qui défile à travers les fenêtres me laisse entrevoir quelques vignes. Chose plus étrange, sur un petit sommet, des cultures sont aménagées sous la forme de paliers contre le flan de la montagne. A en observer les traces, la culture des vignes est donc possible sur un sol incliné.

En fait, au cours de mon périple, les sentiers de l’Histoire, qui m’étaient apparus de pleine face dans les prémices du séjour laisse petit à petit la place à la culture et aux coutumes locales. Ce qui prouvent que l’homme dispose de ressources et sait s’adapter. Aujourd’hui, c’est un nouvel aspect d’aventure vers lequel j’oriente mon séjour.

Au cœur des Vosges, les sommets arrondis sont, dans leur ensemble, recouverts de végétation jusqu’à leur pic. Ce manteau d’arbres laisse planer sur les chemins, une ombre reposante. Ainsi, je m’engouffrerai dans ces sombres ramages.
Je pénètre à présent le parc régional des Ballons des Vosges en traversant la forêt des « Chaumes de Lauchenkopf ».

Lorsque j’atteins enfin la « route de Crètes », je me situe à 1280 mètres l’altitude. Panorama à trois cent soixante degrés. Vertigineux point de vue sur le massif des Vosges. Marchant au milieu de cet espace désert aux lignes floues, j’ai eu le sentiment d’appréhender la solitude pour la première fois.

De retour à Strasbourg pour le soir, je visite pour la deuxième fois la ville « bei Einbruch der Nacht ». J’y admire, une fois n’est pas coutume, les animations initiées par la municipalité.

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