18/11/2008

La portée d'une oeuvre


De la naissance d'une inspiration jusqu'à l'exposition de l'objet finalisé un long itinéraire sépare les deux extrémités de la conception d'une oeuvre d'art. Car contrairement à ce que l'on peut penser, l'existence de l'oeuvre commence bien avant que l'oeil du public ne la découvre et lui prête une nouvelle vie. Ainsi, le parcours d'une oeuvre se distingue en deux parties. La première plutôt intimiste, concerne la vie commune avec son créateur et la deuxième, sa rencontre avec le public. En vérité, ce cheminement n'est-il pas une seule et unique trajectoire, celle revendiquée par l'art dans le cours de nos vies ?


Lorsqu'un créateur, qui il soit, se promène à la recherche d'une inspiration, il se laisse aller au fil de ses pensées. Parfois, il fait glisser son regard sur le paysage qui l'entoure jusqu'à ce que celui-ci s'arrête sur une aspérité qui en interrompt le trajet. Là, une idée jaillit, mêlé de l'obstacle lui-même et du sentiment que cela traduit à cet instant chez l'observateur. Le créateur tient quelque chose dans lequel il se projette totalement. Il va tirer de cette circonstance toute la matière qu'il peut, afin de faire émerger les prémisses d'une oeuvre. A cet instant précis, il ne peut imaginer arrêter son cheminement afin de le reprendre plus tard. L'inspiration est là qui envahit tout son être et devient l'unique objet de son désir. Plus rien d'autre ne compte. Et le fait de laisser tomber cette dynamique serait fatal. Lorsqu'il rejoint son espace de travail (atelier, bureau ou tout autre lieu de création), il évolue alors avec la pensée de ce que cela pourrait donner. Il vibre d'impatience de découvrir ce que son idée rendra une fois mise en oeuvre. La notion de temps disparaît au même titre que toutes les autres contraintes matérielles. Le goût de l'effort est décuplé. Et la passion se fait vecteur de toutes les formes d'expression (tracé, écriture, son, gestuelle...).Un sentiment d'invincibilité s'empare du créateur. Il s'agit le plus souvent d'une expérience personnelle et même intérieure.Lorsque l'on se rend dans un musée, au spectacle ou que l'on écoute une mélodie, l'oeuvre qui nous parvient se fait forte de traduire cet ensemble composite. C'est pourquoi, il faut du temps pour la comprendre dans ses moindres détails, retrouver les subtilités que dans sa fougue passionnée, le créateur a déposé ici ou là. Mais cela traduit parfois un univers complexe, original et par conséquent difficile d'accès. Pour décorer notre intérieur, de multiples objets sont à notre disposition. Statues, photos, cadre numérique, pierre précieuses et toutes sortes d’objets auxquels on prête un sens. Celui-ci est plus souvent empreint du souvenir qui s'y mêle que de ce que l'auteur a voulu exprimé. Parmi ces éléments, un tableau de peinture tient une place essentielle. Et lorsqu'on le contemple on lui attribue une place avec une nouvelles vie sans parfois imaginer le long chemin qu'il a parcouru.Mais quand on choisi une oeuvre pour la mettre en exposition chez soi, on reconnait sans le savoir tout ce parcours. Du plus petit instant passé par le créateur à l'imaginer jusqu'aux journées de dur labeur pour sa conception. Et une fois exposé, une nouvelle existence débute.Un tableau dans un espace de vie se présente comme une fenêtre ouverte sur le monde. Il fait autant appel à notre imagination qu’à la réalité du message qu’a voulu nous transmettre l’auteur. Il raconte un histoire que l’on peut à souhait se réinventer. Chaque fois qu'un regard s'aventure dessus, que la mélodie ou que les gestes sont reproduits, c'est une nouvelle célébration de l'oeuvre qui voit le jour. La portée d'une oeuvre est par conséquent infinie et partagée

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