08/09/2008

[Médito] Voyager léger

Pour explorer les différents horizons de la planète, j'ai, depuis toujours, une affection pour les transports en commun. Tout d'abord, le voyage débute dès le départ. Il n'est pas besoin d'attendre la fin du trajet pour commencer la découverte. Libéré de la conduite, il est possible de conjuguer plusieurs occupations à la gare puis dans le train, depuis l'embarcadère en attendant l'avion. Ce sont les premières notes qui augurent la tonalité du voyage. Trains, avions, bus ont toutes mes faveurs au détriment de ma pauvre voiture qui m'est par ailleurs tout de même bien pratique. Tous ces engins à moteur ne représentent pour moi qu'un simple moyen de déplacement. Ainsi, je ne dispose que de deux qualificatifs : rapide et pratique. Je n'ai jamais été spécialement impressionné par la puissance d'un moteur ou l'esthétique d'une carrosserie. Le déplacement d'un point à un autre me satisfait. Je me revois en Turquie, à l'arrière d'un estafète de fortune, rouler à 30 km/heure en direction de Troie en fin d'après midi. Un sentiment de liberté me guidait.Au delà du fait que je n'ai pas de goût particulier pour la conduite, je décèle plusieurs atouts aux transports collectifs. Ceux-ci varient entre un intérêt économique, environnemental ou encore social et enfin culturel. Alors que l'essence demeure chère et s'accomode mal de notre pouvoir d'achat en berne. La préservation de notre planète trouve un écho grandissant dans notre société de consommation. Et l'utilisation de notre voiture en l'état n'est pas des plus profitables effets.Les bouchons cultivent le stress et les longs déplacements sont fatigants. Une fatigue qui nous empêche souvent de profiter d'une partie non négligeable d'un séjour : la transition des paysages. D'autre part, les axes routiers sont souvent monotones et n'offrent qu'un point de vue limité de la région traversée. Les haltes d'autoroutes n'ont pas le charme d'une traversée de la beauce en train par exemple. Ces raisons ont convaincu depuis longtemps les voyageurs de se retourner vers d'autres modes de déplacement. Hormis ces conditions matérielles, les transports collectifs possèdent également d'autres charmes. Il n'est rien de plus agréable que de se laisser bercer. Un enfant ne s'endort-il pas très facilement lors d'un trajet ?C'est un plaisir de contempler le paysage défiler à vive allure à travers la fenêtre, d'observer les habitants vaccer à leurs occupations. Il est possible de saisir au vol des images, des couleurs, des formes qui viennent irriguer nos pensées du moment. Tous ces éléments nourrissent alors notre imaginaire construisant des histoires métissées. Vue de l'avion, la mer se présente comme un miroir immense. Les sommets qui nous protègent ou une pluie que l'on nargue car on est à l'abris. Lorsqu'on se déplace à l'intérieur d'un pays, les transports en commun nous permettent de nous mêler à la culture locale. Ici, un autochtone qui connait l'anglais et nous voit une carte entre les mains, nous proposent de l'aide. C'est un premier échange qui nous conforte pour la suite.En outre, le transport en commun offre des moments de solitude. C'est un dimanche soir comme beaucoup d'autres. Il est 22h passés et je me trouve assis dans le train qui me ramène à Angers. Des images du week end se bousculent dans mon esprit, brouillées par l'imagination du déroulement de la semaine qui va débuter. Je navigue entre deux eaux. Un passé encore vivace et l'appréhension d'une nouvelle semaine qui s'annonce. Je consumme seul mais avec délectation les dernières heures de mon week end. Autour de moi, chacun s'emploie au même exercice me semble-t-il. Au dehors, la machine qui m'abrite file dans la nuit telle une chenille d'acier qui effleure des horizons inédits. A travers la vitre, j'aperçois d'innombrables lueurs de phares de voiture. Des yeux de coccinelles. Confortablement installé dans le wagon je n'ai d'autre occupation que le rêve, la lecture ou encore écouter de la musique. J'aime voyager léger.

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