10/12/2007

[Initiative] La jeunesse ou le goût d'entreprendre

A l’occasion de son assemblée plénière 2007, l’Union des Entreprises d’Ille et Vilaine a fait le choix de porter sa réflexion sur le thème : « l’orientation et l’emploi des jeunes, un projet de vie pour un monde inédit », et propose ainsi de se questionner sur la relation jeunes-entreprises dans le cadre de leur orientation. Au-delà des seuls chefs d’entreprises concernés directement par l’évènement, de nombreux acteurs du monde socio-économique étaient conviés (collectivités territoriales, enseignants chercheurs, élus…) afin d’apporter leur regard sur la jeunesse à partir des différents secteurs où ils les côtoient.

On pourrait se résoudre à penser que les jeunes et le monde de l’entreprise sont deux univers définitivement opposés. Surtout lorsqu’il s’agit d’étudiants universitaires. Il existe cependant de nombreux points de convergence. Et parmi ceux-ci, une volonté commune, et parfois même une passion pour l’entrepreneuriat. Entreprendre une activité, monter un projet, être acteur de sa vie… C’est de cette même volonté que naissent tous les projets internationaux, humanitaires, culturels et bien d’autres portés par les jeunes. C’est par conséquent sur ce potentiel qu’il est indispensable de s’appuyer comme une ressource pour l’avenir. A l’issue de cette rencontre enthousiasmante, il me semble légitime de se questionner sur ce que peut en retirer un acteur engagé dans l’action publique. Car qu’elle que soit la forme de son intervention, la puissance publique a été évoqué et même sollicité à de nombreuses reprises au cours des propos. J’entends par « action publique », une politique concertée qui s’applique à tous en considérant les problématiques particulières dont témoigne l’ensemble des situations sociales du monde contemporain. Il convient alors de s’interroger sur les particularités de la jeunesse dans sa globalité – on peut donc parler de « jeunesses » au pluriel tant les parcours sont variés – et par conséquent de s’intéresser aux multiples formes que revêt l’action publique ainsi qu’aux partenaires qu’elle associe dans sa démarche. Plusieurs idées ont retenu mon attention.1°/ En premier lieu, lorsque l’on découvre une telle initiative qui vise à réunir les jeunes et les entrepreneurs avec pour objectif de concilier le parcours des uns avec l’expérience des autres, on ne peut que se réjouir de cette volonté. Tout en remarquant tout de même la quasi-absence des jeunes à l’évènement. On recense en effet parmi les acteurs présents, des professionnels qui côtoient les jeunes au quotidien (CIO) et qui se font, le temps d’une soirée, les porte parole d’une jeunesse multiple. L’entreprise est-elle capable seule de mobiliser les jeunes ou lui faut-elle faire appel pour cette tâche à la puissance publique, présente à leur côté à travers nombre de dispositifs ?2°/ Ensuite, lorsque l’on connaît un tant soit peu les adolescents, on ne peut que s’interroger sur l’échantillon des jeunes interviewés et dont les parcours qui nous sont présentés semblent triés sur le volet. A propos du même public, si je compare les situations présentées à cette occasion avec les parcours d’insertion évoqués par les conseillers de la Mission Locale, il ne me semble pas que l’on parle du même contexte. Or lorsque l’on appréhende un public aussi divers que celui de la jeunesse, il me semble important de tendre vers plus d’exhaustivité des parcours. 3°/ De plus s’il est vrai que la passion est en effet un puissant moteur dans l’existence de chacun, encore faut-il qu’elle soit suscitée par l’entourage (notamment la famille et les proches) et quand celui-là fait défaut, des organismes spécifiques prennent le relais. Une nouvelle fois la puissance publique agit pour pallier les carences et redonner confiance..Partant de ces quelques brefs constats, que l’on agisse à partir du Conseil Général, de la Mission Locale ou de la mairie d’une commune ; à travers une mission d’éducation, d’insertion ou de citoyenneté… ou encore en tant que chef d’entreprise, le principe demeure identique. A savoir, il importe d’encourager les potentiels afin de développer l’entrepreneuriat, qu’il soit social, économique, culturel, environnemental, il est de toute façon facteur de richesse. Cet encouragement se concrétise au sein de chaque organisation par le regroupement des énergies et l’accompagnement des initiatives bien entendu, mais pas seulement.Il est vital de donner du sens à l’action que l’on engage, car c’est autour de cette ligne directrice que peuvent alors se greffer les énergies. Et sans vouloir plagier l’univers marin d’Erik Orsenna, il est important de fixer un cap à son équipage. Qu’il s’agisse d’un élève, d’un salarié ou encore d’un électeur (puis d’un administré), il ne pourra adhérer ou s’opposer (les deux démarches étant une forme d’apprentissage) qu’à partir du moment où on lui présente un projet.

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