30/08/2007

[Médito] Voyager

On dit du voyage qu'il forme la jeunesse et l'on croise sur les routes de nombreux retraités qui, après de longues années de vie professionnelle, vivent enfin leur rêve : parcouvrir le monde. Il n'y a cependant ni âge, ni destination qui conditionnent le voyage. Quelque soit la destination choisie et la période privilégiée, ce projet demeure un temps important dans la vie d’un individu.

Parce qu’il mobilise l’individu en amont pour la préparation du séjour et au retour avec le classement des souvenirs, le voyage invite celui-ci qui s'y adonne à se projeter. Pour ce qui est du séjour à proprement parler, c’est un temps de repos et de retour à soi. Partir en voyage c’est bien entendu découvrir le monde et par conséquent la vie de ses congénères. Mais c’est aussi plus que cela, c’est l’occasion d’une introspection. Même inconsciemment, chaque chose vue réveille en nous une anecdote du passé qui nous amène parfois à reconsidérer notre propre existence. Tout comme les traces de l’Histoire participent à un devoir de mémoire collective. C’est de ce fait un moment privilégier pour se retrouver soi-même, car en l’absence de repères extérieurs dans un site inconnu, on s’en revient puiser dans son for intérieur, la ressource pour franchir le pas de la découverte. 

[Plus que tout autre moyen, voyager ouvre à une philosophie de l'existence]

Le fait de côtoyer une culture aux accents différents, aux codes de conduites que l’on ne maîtrise soudainement plus offre une incomparable occasion de se surpasser en s’accommodant des rites locaux. Partir en voyage, c’est donc un état d’esprit. Et plus que cela : une volonté de s’ouvrir au monde. C’est en quelque sorte une philosophie qui consiste à accepter de se laisser pénétrer par des émotions nouvelles. Il n’est pas rare qu’en début de séjour on s’agrippe encore naturellement à des souvenirs proches. Puis, au fil des découvertes du pays, l’existence locale prend petit à petit le pas sur le reste. On s’adapte alors à ce nouveau décor. On intègre le pas et on entre finalement dans la danse du monde.Aussi, le choix de la destination n’est jamais anodin. Il porte en effet un sens particulier pour celui qui part. Il incarne alors une dimension symbolique de son existence. Enfin, il répond à un désir.Pour ma part, le choix de la destination s’inscrit bien souvent dans un contexte historique en débats. Il me suffit alors de me laisser inspirer par la lecture d’un ouvrage polémique. Puis de mettre en pratique le désir qui me parvient soudainement de découvrir par moi-même les faits rapportés par le récit. C’est donc à cette singulière expérience que je me suis laissé aller. Et dont je vous livre à présent le témoignage. J’ai évoqué dès les premiers mots de ce récit ce qui constitue l’idée force de mon point de vue sur le voyage : l’introspection. Pour autant, je n’ai fait qu’en décrire quelques impressions vagues. Lors d’un séjour qui nous éloigne de notre domicile et par conséquent de nos repères quotidiens, il y a toujours un moment où un flot désordonné de souvenirs, de références, d’anecdotes nous parvient. J’en ai fait l’expérience chaque fois que je suis parti. Ces formes de réminiscence qui ramènent, tel un mouvement de ressac, des instants intériorisés de nos vies, nous parviennent alors sans précaution. Elles laissent émerger soudainement un air de musique, le souvenir d’un visage, une émotion éprouvée dans l’enfance. Une multitude d’éléments enfouis dans un passé intime. Bien qu’intériorisées, ces émotions se confondent alors avec l’environnement apprivoisé et qui dans une certaine mesure en a réveillé l’essence. L’enjeu est de retrouver, au milieu de ce bouillonnement émotionnel, un fil conducteur qui révèle un sens à tout cela. 

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